Contre les douleurs chroniques : l’auriculothérapie offre une approche intégrative efficace
- Guillemette Bourgoing
- il y a 2 jours
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La douleur, aussi désagréable soit-elle, est essentielle à notre survie. Elle nous alerte sur un dysfonctionnement qui met, ou qui peut mettre, en danger notre organisme, nous poussant ainsi à trouver des solutions pour y remédier. La douleur prend alors deux formes, aiguë et chronique. La forme aiguë est une réponse normale et temporaire qui permet de protéger un membre ou un tissu : la brûlure de la flamme nous fait retirer immédiatement la main du feu. Mais la douleur évolue en pathologie lorsqu’elle perd cette fonction protectrice en devenant chronique. La douleur chronique est plus complexe car elle peut durer des mois, voire des années, en l’absence même de lésions identifiées et altère considérablement la qualité de vie des très nombreuses personnes qui en souffrent. En effet, par extension, la douleur chronique affecte également la qualité du sommeil, donc s’accompagne d’une fatigue persistante, elle perturbe l’humeur et peut entraîner ainsi une anxiété généralisée. Or il arrive souvent que les traitements proposés, au fil du temps, perdent leur efficacité. C’est pourquoi il peut être intéressant de faire appel à toutes les solutions alternatives qui peuvent être proposées afin de soulager autant que possible les personnes qui en souffrent.
Les mécanismes de la douleur chronique :
La douleur chronique est une pathologie complexe qui persiste au-delà de 3 mois et peut devenir une maladie en elle-même, avec des mécanismes physiologiques et psychiques bien distincts. Elle persiste souvent par le fait qu’elle perturbe le système nerveux en induisant une hypersensibilisation des circuits de la douleur. En effet, des neurotransmetteurs excitateurs comme le glutamate sont alors surexprimés alors que les médiateurs inhibiteurs tels que l’endorphine ou la sérotonine diminuent et perdent alors de leur efficacité. Ainsi, les mécanismes qui permettent de moduler la douleur sont déséquilibrés, laissant la douleur s’intensifier, sans véritable cause physiologique précise. Par ailleurs, les cellules du cerveau (cellules gliales : astrocytes et microglies), pour répondre à la douleur, libèrent des cytokines pro-inflammatoires qui augmente la neuro-inflammation et irrite toujours plus les neurones reliés à la douleur. Enfin, la douleur chronique impacte aussi le système limbique lié à nos émotions. L’amygdale et le cortex préfrontal, impliqués dans la gestion du stress et des émotions, sont en communication avec les circuits de la douleur. C’est ainsi que se crée un cercle vicieux où la perception de la douleur accentue la détresse psychologique, avec anxiété, voire dépression et vis-vers-ça.
Les formes de la douleur chronique :

Les douleurs chroniques se manifestent sous différentes formes, avec des mécanismes physiologiques spécifiques, que l’on peut regrouper en familles :
- Les douleurs nociceptives sont en lien avec une inflammation chronique ou à une lésion tissulaire persistante, comme pour les lombalgies chroniques ou les douleurs de l’arthrose (voir mon article) dans lesquels les tissus articulaires se dégradent progressivement.
- Les douleurs neuropathiques, elles, sont plus la résultante d’une atteinte du système nerveux, central ou périphérique. La sciatique est par exemple due à la compression du nerf sciatique. Une simple carie peut toucher le nerf dentaire et provoquer une névralgie persistante, parfois encore après que la dent ait été traitée, sous forme de picotements ou de décharges électriques.
- Les douleurs mixtes combinent les deux et s’amplifient mutuellement. C’est le cas notamment pour la fibromyalgie.
- Les douleurs dysfonctionnelles ne sont pas directement liées à une lésion tissulaire identifiable, comme les douleurs lésionnelles. Elles répondent plus à un dérèglement des circuits de la douleur au niveau du système nerveux central. C’est ce que l’on retrouve dans le syndrome de l’intestin irritable (SII) (voir mon article)et dans certaines formes de céphalées chroniques.
- Les douleurs gynécologiques sont à part et souvent sous-estimées, bien qu’elles affectent une grande partie de la population féminine. L’endométriose, par exemple, commence à être mieux connue, et reconnue. Elle est caractérisée par la présence anormale de tissus de l’endomètre en dehors de l’utérus, ce qui entraîne une inflammation chronique et des douleurs intenses.
Hélas, les traitements, principalement basés sur des antalgiques et des anti-inflammatoire, ne suffisent pas et les personnes atteintes de douleurs chroniques s’efforcent de vivre au mieux, souvent au prix de sacrifices et de compromis pour limiter leurs souffrances.
L’auriculothérapie : une technique complémentaire et précieuse pour les douleurs résistantes :

L’auriculothérapie consiste à stimuler des points réflexes de l’oreille, en relation avec des organes ou des systèmes. Elle permet ainsi d’agir sur plusieurs niveaux en régulant le système nerveux et en modulant les messages chimiques comme ceux liés à la douleur. En effet, l’oreille est richement innervée par le nerf vague, le nerf trijumeaux et les nerfs faciaux, offrant ainsi un accès direct aux régulations neurovégétatives. Ainsi, l’auriculothérapie peut traiter la douleur directement à sa source, en agissant sur le système nerveux. Elle agit notamment en stimulant la production d’endorphines et de sérotonine, les antalgiques et calmants naturels de notre organisme. Elle offre ainsi un réel soulagement, sans aucuns effets secondaires. D’ailleurs plusieurs études ont démontré l’efficacité de l’auriculothérapie sur les douleurs chroniques (1). Sa particularité tient du fait qu’elle ne se limite pas à réduire l’inflammation et les tensions musculaires, mais au fait qu’elle agit sur plusieurs plans : physique, neurologique et émotionnel, souvent impliqués dans l’entretien de la douleur. Grâce à la plasticité neuronale, elle aide à rétablir et à moduler de nouveau les circuits de la douleur. Bien sûr, l’auriculothérapie ne peut à elle seule soulager complètement les douleurs chroniques. Elle s’inscrit plutôt dans une vision globale de santé où traitements classiques et solutions naturelles peuvent créer une synergie pour un mieux-être durable.
Je peux vous aider :
En naturopathie, la douleur chronique est à aborder dans une approche globale de la personne. Il s’agit de réduire l’inflammation, optimiser le fonctionnement nerveux, corriger les déséquilibres hormonaux qui influencent la perception de la douleur et favoriser une neuroplasticité positive. Ainsi, en intégrant l’auriculothérapie dans mes accompagnements, je propose une approche élargie de la gestion de la douleur chronique. En activant des points précis à l’aide de micro-stimulations électriques, je module l’activité des circuits impliqués dans la douleur chronique. En même temps, je propose des conseils alimentaires (alimentation hypotoxique, anti-inflammatoire) et en hygiène de vie (gestion du stress, arrêt du tabac, qualité du sommeil, réflexologie). Je vais éventuellement m’aider avec la phytothérapie ou la micronutrition et toutes les techniques qui sont en ma possession. Voilà ce qui fait toute la richesse d'une consultation en naturopathie et toute la diversité des pratiques propres à chaque naturopathe. Pour ma part, je me suis également spécialisée dans l'arrêt du tabac qui, pour moi, est le premier facteur pour prévenir un grand nombre de maladies lourdes, à commencer par toutes les maladies dites de civilisation (syndrome métabolique, cancer, maladies auto-immunes, troubles cognitifs...). Mais à travers l’addiction au tabac ce sont tous les troubles qui ont pris leurs racines dans un stress sous-jacent qui n’est pas toujours conscientisé, comme les troubles du sommeil, les douleurs chroniques, les compulsions alimentaires ou les troubles digestifs et hormonaux. Autant d’aspects sur lesquels l’auriculothérapie agit efficacement.
Guillemette Bourgoing Naturopathe et réflexologue spécialisée dans l’arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence
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(1) Chen H, Waddington RJ, Hu Y. Efficacy of auriculotherapy for pain management: A systematic review and meta-analysis. Pain Medicine. 2019.
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