Ca y est, le printemps semble bien s’être installé : les arbres bourgeonnent puis se couvrent de fines fleurs délicates et odorantes. Les insectes volent, voltigent et se couvrent du pollen qu’ils vont redéposer d’une fleur à l’autre, de branche en branche, jusqu’à ensemencer et féconder consciencieusement les espèces qui les ont si généreusement reçues. Mais les insectes ne sont pas les seuls transporteurs de pollens, le vent s’en charge aussi, parfois sur des centaines de kilomètres. Et c’est là que les choses se compliquent pour beaucoup de personnes sensibles aux pollens, qui voient arriver le printemps et son lot de rhinites allergiques, de yeux larmoyants et de nez bouché. La saison des allergies saisonnières est ouverte pour eux, n’ayant offert parfois que quelques semaines de trêve, aux mois les plus froids et humides, pour reprendre de manière implacable.
Des allergies saisonnières qui gagnent du terrain :
Environ 15 millions de Français présentent une ou plusieurs allergies saisonnières, provoquées par les dispersions de graminées et pollens (arbres, armoise, ambroisie, plantain…) qui représentent alors de terribles substances allergènes pour les personnes qui y sont sensibles. Il semble que les allergies respiratoires aient doublé ces vingt dernières années. Le lundi 20 mars 2023, jour de l’équinoxe de printemps, le « Réseau national de surveillance aérobiologique » (RNSA) a mis à jour sa carte sur les risques d’allergie aux pollens. Il y avait déjà 22 départements français classés en niveau élevé pour des impacts sanitaires liés au pollen, tout le reste de la France étant en niveau moyen. Pour le moment, les départements en zone à fort impact sont tous situés dans le sud de la France, d’est en ouest. Ceci s’explique par la forte présence de cyprès qui, au gré du vent, répandent leur pollen. Les autres régions vont rapidement connaître le même niveau de diffusion de pollen à cause de la présence d’aulnes, bouleaux, noisetiers, mais aussi frênes, charmes, ormes, saules et peupliers. Autant d’allergènes qui vont venir chatouiller nos narines délicates.
La cause des allergies est multifactorielle :
En premier lieu on pense bien sûr à l’environnement (la maison et ses acariens) et surtout à l’environnement végétal dont on épouse les rythmes saisonniers. Et pourtant les allergènes n’ont pas changé en quelques décennies, ce sont toujours les mêmes. Pollens, graminées, acariens, poils de chat, soleil… ont toujours été présents dans notre environnement. Or on constate une importante recrudescence d’allergies dans les villes, avec rhume des foins, asthme ou eczéma. Ce n’est pourtant pas là que la concentration de végétaux et autres animaux à poils est la plus concentrée. Il est donc plus intéressant d’observer nos changements de vie ces dernières décennies.
- La pollution atmosphérique dans les villes est particulièrement préoccupante (voir mon article). Les microparticules dégagées, par les pots d’échappement des véhicules, permettent aux pollens, et autres allergènes, de traverser la membrane des alvéoles pulmonaires et de rentrer en contact avec certaines de nos cellules immunologiques (macrophages et histiocytes). Sans la présence des microparticules de la combustion diesel, qui ouvrent les portent aux grains de pollen, ces derniers, trop gros, ne pourraient pas pénétrer ainsi jusqu’à nos cellules. Cette rencontre induit une réaction de notre système immunitaire qui développe une sensibilisation accrue dès qu’il est exposé à ces composants allergisants.
- La qualité de notre alimentation s’est nettement dégradée. Bien qu’il soit extrêmement rare dans notre société occidentale de mourir faute de ne pouvoir s’alimenter, la « malbouffe » provoque des carences et une dénutrition qui sont le lit des maladies de civilisation et de l’allergie (voir mon article sur les aliments transformés ). Même en cuisinant nous même, en faisant attention à la provenance de nos aliments, il est très difficile de revenir à une alimentation parfaitement saine. Les aliments, aussi basiques soient-ils (farine, sucre, huile…), sont modifiés, dénaturés par l’industrie agro-alimentaire (farines et sucres raffinés, huiles trans…). Mise à part l’agriculture bio ou biodynamique, nous sommes à des années lumières des modes traditionnels de culture. Ce qui atterrit dans nos assiettes est souvent pollué par des pesticides, perturbateurs endocriniens, nitrates, et de surcroît largement appauvri en micronutriments (minéraux et vitamines). Ces aliments dénaturés fragilisent la barrière intestinale et pénètrent progressivement dans notre organisme, provoquant ainsi des réactions immunitaires à répétitions. Le système immunitaire devient alors plus sensible, ce qui peut conduire à un état systémique d’allergies (digestive, cutanée et respiratoire) puis, à plus ou moins long terme, à un retournement du système immunitaire contre soi (maladies auto-immunes).
- Stress, fatigue, certaines infections et les allergies elles-mêmes rendent plus sensibles aux allergies : Il est maintenant reconnu qu’un stress chronique déstabilise notre système immunitaire (voir mon article sur le stress ). Il en est de même lorsque la fatigue s’installe, après une maladie, un manque de sommeil quotidien, ou d’autres motifs qui fragilisent toujours un peu plus nos défenses immunitaires. Nos systèmes de régulation immunologique peuvent également être déréglés par certaines infections, notamment virales, qui en contact avec une forte pollinisation peuvent entraîner une plus forte sensibilité aux pollens circulants. Enfin, il est extrêmement rare d’être allergique à un seul facteur. En effet, il existe des allergies dites « croisées ». C’est-à-dire que l’on peut commencer à être allergique à une substance, le pollen de bouleau par exemple, puis découvrir en parallèle de nouvelles allergies à la pomme puis aux abricots, amandes, tomates ou pommes de terre. Ces aliments semblent être sans rapport alors qu’en fait ils ont tous un allergène commun, celui précisément auquel la personne allergique est sensible. Il en est de même pour le pollen d’Armoise (céleri, carottes, moutarde, graines de tournesol…) ou d’Ambroise (melon, concombre, banane).
Les différentes formes d’allergies saisonnières :
A la différence des allergies aux acariens, qui elles durent toute l’année, les allergies aux pollens sont saisonnières. Elles représentent en général une menace pour les personnes allergiques du mois de février au mois de septembre, moment où les arbres se couvrent de fleurs, et donc de pollen, afin d’assurer leur reproduction. Tous les pollens ne sont pas allergisants, heureusement, ce sont surtout ceux qui sont transportés par le vent. D’ailleurs, les personnes allergiques le savent bien, il suffit d’une bonne averse pour que le pollen se retrouve collé au sol et devienne alors inoffensif. Car, bien sûr, pour ces personnes il n’est pas question d’aller prendre l’air à la campagne pendant les périodes de forte pollinisation.
En effet, les allergies les plus courantes sont celles au pollen. Elles provoquent alors des éternuements à répétition, des écoulement (comme de l’eau, irritante ou pas) ou obstructions nasales, des démangeaisons nasales ou de la gorge, les yeux rouges qui démangent et larmoient, parfois de l’asthme, voire même de l’urticaire. Autant de symptômes typiques d’une réaction allergique, qui surviennent du mois de février (cyprès dans le sud) au mois de juillet, avec les dispersions de graminées, et au mois de septembre pour les personnes allergiques à l’armoise. Cette forme d’allergie peut être liée à un facteur héréditaire responsable d’une déficience de la production d’immunoglobuline E (IgE) qui, au lieu d’être des anticorps protecteurs sont des anticorps sensibilisants.
Le rhume des foins apparaît souvent après la puberté. Il est très rare avant 5 ans et disparaît le plus souvent après 35 ans. Il est assez fréquent puisqu’il touche entre 10 et 20% de la population française. Il est provoqué par les premiers pollens transportés par le vent. Les symptômes sont à peu près identiques aux allergies au pollen, avec des troubles respiratoires qui peuvent évoluer en crise d’asthme. Ces rhinites cessent à la fin de la floraison, en attendant de reprendre l’année suivante.
D’autres allergies saisonnières. Le coryza spasmodique est également provoqué par le pollen, mais également par la présence de mauvaises herbes ou de marronniers. Alors que les rhinites allergiques apériodiques ne sont pas rythmées par les floraisons mais plutôt provoquées par un courant d’air, des poussières, ou en regardant le soleil. Elles peuvent se déclencher le matin ou dans le courant de la journée.
Accompagnements des allergies saisonnières :
Bien que les allergies ne soient pas graves en elle-même, elles n’en sont pas moins pénibles, épuisantes pour certaines personnes et peuvent prendre une forme préoccupante lorsqu’elles dégénèrent en œdème de Quincke qui nécessite une hospitalisation en urgence. Toutefois, une large palette de traitements permet de mener une vie presque normale. Il s’agit d’abord de trouver l’allergène coupable, ce qui se fait à travers des tests cutanés (mise au contact de la peau avec différents allergènes soupçonnés d’être responsables de réactions allergiques, et on observe si celles-ci se manifestent). Une fois le coupable trouvé, il s’agit de l’éviter le plus possible, en préférant par exemple passer ses vacances à la mer plutôt qu’à la campagne, en évitant d’aller se promener lors d’une journée de printemps venteuse. Et puis, lorsque l’évitement est insuffisant, il existe des médicaments (antihistaminiques) qui permettent de passer le mieux possible cette période désagréable.
Je peux vous aider
- L’accompagnement complémentaire en naturopathie : Il consiste à chercher le maillon faible, ce qui fait défaut à la personne et qui favorise le terrain allergique. En effet, l’allergie se manifeste également par des symptômes annexes, généralement dans des zones de fragilité de la personne allergique. Le naturopathe va donc également explorer, interroger, la personne pour relever s’il n’y a pas de faiblesses au niveau des voies respiratoires bien sûr, mais aussi s’il n’existe pas des troubles neurovégétatifs, des troubles de sommeil ou des perturbations digestives et hépatiques. (Voir mon article)
Chaque personne allergique réagit d’une façon plus ou moins différente. L’allergie a un caractère très individuel, ce qui correspond bien à l’approche naturopathique qui ne soigne pas une maladie mais qui s’occupe de la personne dans son ensemble, afin de revenir à un équilibre général qui permet à l’organisme de répondre de manière adéquate aux diverses agressions auxquelles il peut être confronté, à commencer par le tabagisme qui est le premier facteur à héradiquer...
Guillemette Bourgoing Naturopathe et Réflexologue spécialisée dans l'arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence
Ps : voici le calendrier saisonnier de pollens en France
Au sud de la Loire :
De décembre à Janvier : le mimosa
De février à Mars : le cyprès
D’avril à juin : les graminées
De mi-avril à septembre : la pariétaire
De avril à mai : le platane
De mai à juin : l’olivier
De mi-août à septembre : l’ambroisie
De septembre à octobre : l’armoise.
Au nord de la Loire De février à mars : l’aulne, le noisetier, le peuplier et le saule De mars à Avril : le bouleau, le charme et le frêne En mai : le chêne et le hêtre D’avril à juin : les graminées En juillet : le châtaignier Septembre : l’Armoise
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